Le mémoire : douleur inutile ou mal nécessaire ?

21 Juin 2021 | Vie étudiante, À la une

Pour une grande partie de la communauté étudiante, le mémoire, c’est un peu le Voldemort des apprentis sorciers, c’est : « Celui dont on ne doit pas prononcer le nom », car le simple fait de l’évoquer peut déclencher une peur incontrôlée.

C’est un rite de passage obligatoire pour beaucoup d’étudiants, lors duquel un bon nombre d’entre eux ont laissé leur âme (du moins ce qu’il en restait). Dans cet article, nous allons tenter de comprendre si cet exercice est finalement bénéfique, ou s’il s’agit d’une vaste supercherie destinée à nous créer d’éternels traumatismes.

PS : comme dans tout bon mémoire, j’applique la même stratégie dans cet article : tout miser sur l’introduction. Tout le reste risque donc d’être un mix de « bullshit » et de broderie. Mais lis-le jusqu’au bout quand même stp, j’ai du sacrifier 3 heures de mon temps pour l’écrire et en vrai il est pas si mal. Cordialement.

D’où vient cette terrible invention ?

Pour commencer, il faut remonter au XIIème siècle, c’est à ce moment là que le terme de « Mémoire » serait apparu. Mais à l’époque, il n’avait rien à voir avec le mémoire tel qu’on le connait aujourd’hui. Il désignait simplement le fait d’écrire un texte explicatif, qui exposait une idée ou un opinion. Il était souvent utilisé pour créer du débat voir clasher un petit peu. Et oui à l’époque, on ne faisait pas un coup de gueule en live sur Twitch.

Un peu plus tard (genre 700 ans après quand même) au XIXème siècle, le mot mémoire a progressivement pris le sens de celui qu’on connait aujourd’hui : c’est à dire un instrument de torture un texte scientifique qui expose une idée ou un fait. Mais il n’est pas encore utilisé dans le milieu qui nous concerne : l’université. À cette époque, ce sont les thèses qui dominent dans le milieu universitaire.

C’est enfin au XXème siècle que le mémoire fait son entrée dans le game des universités, suite à une restructuration de l’organisation des études universitaires.

En résumé, un mémoire c’est un écrit d’une cinquantaine-soixantaine de pages, qui doit exposer un fait ou une recherche tout en s’appuyant sur une méthode de travail rigoureuse (et souvent pénible on va pas se mentir).

Quels sont les effets positifs ?

Maintenant que les bases sont posées, il est temps de se demander pourquoi la rédaction d’un mémoire est-elle aujourd’hui si répandue en études sup et surtout quels en sont les effets bénéfiques ?

Franchement là comme ça ? À part valider ton diplôme, j’en ai aucune idée mon pote.

Mais en faisant quelques recherches (avec une méthodologie très pointue) j’ai trouvé ça :

  • Apprendre à terminer un projet de A à Z, tout seul, comme un grand.
  • Faire des recherches tout en sélectionnant les bonnes sources
  • Synthétiser des informations
  • Améliorer tes capacités d’écriture
  • Réussir à expliquer des faits et tes idées

Comme ça sur le papier, c’est pas mal franchement. Mais la réalité est parfois différente.

Pour un certain nombre d’étudiants, ça développe surtout ce genre de capacités :

  • Reproduire des textes sans se faire chopper par le logiciel de plagiat
  • Choper des sources douteuses et les déguiser en sources fiables
  • Broder, encore et encore
  • Inventer des résultats à des études/sondages que tu n’as pas eu le temps de faire
  • Résister au stress, car t’as commencé à le rédiger 1 semaine avant la deadline

Pourquoi est-ce si horrible ?

Déjà, parce que quand tu es étudiant, le mémoire c’est loin d’être la seule chose que t’as à faire : entre les oraux, les cours, les exams, ton job étudiant, tes diverses galères et les quelques apéros… c’est parfois compliqué de trouver le temps de s’y mettre.

En plus de ça, tu passes des jours à chercher la bonne problématique, pour te rendre compte à l’avant dernière page de ton mémoire qu’elle est en fait complètement éclatée.

Il faut aussi prendre en compte le fait que tu n’auras probablement pas commencé à temps, tu es donc généralement dans un état de stress et de panique intense, voir d’abandon.

Mon expérience personnelle du mémoire

J’étais à l’époque en coloc avec un pote, qui devait également rédiger un mémoire. Cerise sur le gâteau : nous devions l’écrire en anglais.

Si t’as lu les paragraphes du dessus, t’as dû rapidement capter que je n’étais pas un pro du mémoire. Nous avons donc calmement attendu les 5 derniers jours avant la date limite. À ce stade, nous ne visions pas la perfection. Il s’agissait plutôt de survivre.

Preuve en image de notre situation 5 jours avant la deadline de notre mémoire

Notre première solution fût de tenter de négocier avec notre école pour décaler la date de remise du mémoire. Oui, ça n’a pas marché.

Nous avons donc opté pour la deuxième solution : sacrifier les cours que nous avions et bosser sur notre mémoire plus de 15 heures par jour.

C’était donc intense et expéditif. Et par miracle, c’est passé ! (non, on a pas glissé une petite liasse à la page 4).

Bonus : un étudiant français a rédigé un mémoire sur les Kebabs

Non tu ne rêves pas, un étudiant de Sciences Po a eu l’idée de génie de rédiger son mémoire sur les kebabs. Plus particulièrement sur ce qui rendait le grec français si unique.

Je te laisse découvrir sa magnifique interview avec Être Étudiant :

Pour conclure :

Si je devais répondre au titre de cet article, je te dirais sûrement que « ça dépend » (oui je me mouille pas trop t’as vu). En réalité, ça peut être un bel exercice si les conditions te sont favorables. Ça peut être aussi un devoir terriblement long et pénible si tu t’y penches trop tard, ou que tu n’accroches pas avec ton sujet.

Si t’as un mémoire à rédiger en ce moment, ou plus tard, sache que nous compatissons avec toi. Ne baisse pas les bras, donne toi quand même à fond et essaie de trouver un sujet qui t’intéresse. Et si t’as besoin de conseils, ne demande pas mon aide. Pour t’aider à te détendre un peu et prendre du recul, on t’a préparé un petit top 10 des memes sur le mémoire.

Force et honneur et puisse le sort t’être favorable.