Cette étudiante est Championne de France de voltige aérienne

4 Juil 2021 | Vie étudiante

La Pépite : Jeanne Dessaint, Championne de France en voltige aérienne et étudiante en 3ème année d’ingénieur.

Cette étudiante de 22 ans en dernière année d’école d’ingénieur en alternance chez Safran (motoriste aéronautique) à Niort, est animée par une passion : la voltige aérienne. Son talent dans ce domaine lui vaut aujourd’hui le titre de championne de France 2020 catégorie Nationale 2.

Découvre son parcours dans cette interview réalisée pour Être Étudiant :

Quand et comment as-tu découvert ta passion pour la voltige aérienne ?

« Mon grand-père, qui était pilote de loisir, m’a partagé et m’a fait vivre sa passion pour l’aéronautique et la mécanique dès mon plus jeune âge. C’est ainsi qu’à 17 ans, j’ai poussé les portes de l’aéroclub de Saintes-Thénac pour y commencer ma formation de pilote privé.

Le même jour que mon tout premier lâché machine sur avion DR400, un avion Cap10 venu de Villeneuve-sur-Lot proposait des baptêmes de voltige au-dessus de Saintes. Le pilote m’a proposé d’en faire un, j’ai bien évidemment accepté et, plus qu’un baptême, ce vol a été un véritable premier cours de voltige car le pilote m’a fait faire et refaire avec lui toutes les figures de base. Je suis ressortie de ce vol émerveillée et décidée à ne jamais arrêter de voltiger. »

Qu’est-ce qui te fait le plus vibrer ?

« Ce qui me fait le plus vibrer c’est de savoir qu’à tout moment (ou presque) je peux tirer sur le manche et me retrouver la tête en bas. Quand on commence à maîtriser ces machines si performantes, on se rend compte qu’on a devant nous des possibilités infinies de trajectoires, de figures, de mouvements et c’est fascinant, ça donne une vraie sensation de liberté. »

As-tu surmonté des peurs pour te lancer ?

« Je n’ai pas eu à surmonter de peurs particulières. J’ai toujours été bien accueillie dans les aéroclubs dans lesquels je me suis entraînée. De plus, les femmes ont déjà une place bien ancrée dans le monde de l’aviation et plus particulièrement dans le tout petit monde de la voltige. Donc c’est super de faire partie de cette grande famille. »

Ton meilleur souvenir en vol ?

« Mon meilleur souvenir de vol est le jour de mon lâché sur monoplace Extra330sc. Je me souviens de la sensation grisante lorsqu’on met plein gaz au décollage et qu’on sent les 315cv nous tracter à une vitesse impressionnante. Et bien sûr je me souviens d’avoir été choquée par le taux de roulis de plus de 400°/seconde. »

Ta plus grande frayeur ?

« Je n’ai jamais eu de grande frayeur heureusement. On fait tout pour éviter ça, on répète énormément au sol pour n’avoir aucune surprise une fois en l’air. Malgré ça, je me souviens d’un incident survenu en Cap10 dans les débuts de ma formation voltige avec mon entraîneur Louis Vanel qui m’avait un peu marqué. Pendant une vrille (figure maîtrisée où l’avion tombe littéralement), le moteur de l’avion a calé… Donc nous nous sommes retrouvés à piquer sans moteur. Heureusement, mon instructeur était là et nous avions assez d’altitude pour continuer notre trajectoire à-piquer pour faire repartir le moteur avec un coup de démarreur. C’est un incident qui n’est pas rare en voltige, ce n’est pas dangereux du moment qu’on a les bons réflexes et qu’on a une altitude de sécurité. Mais ce jour-là, j’étais une très jeune pilote et je me souviens que ça m’avait marqué. »

Comment arrives-tu à gérer la compétition en plus de tes études ?

« C’est assez complexe de mêler saison de compétition et études car la voltige est très chronophage. Les entraînements se déroulant généralement par stage de 4 à 5 jours, je suis obligée de poser des congés (parfois sans solde) lorsque je suis en période entreprise, ou bien de rater les cours lorsque je suis en période école. Tous mes congés passent dans mes entraînements depuis 3 ans. Heureusement, mon école et mon entreprise me soutiennent beaucoup et cela me permet d’allier mes deux vies. »

Comment t’y prends-tu pour financer ta passion ?

« Une saison en avion monoplace coûte entre 10 000 et 15 000€. En tant qu’étudiante, il m’est impossible de financer ma passion toute seule. Je suis donc en constante recherche de financements. Aujourd’hui et depuis 2 années, Safran me sponsorise et me finance 1/3 de ma saison. J’arrive à amortir avec des mécénats et quelques dons de mes proches mais cela ne comble pas la totalité de ma saison. »

Ton prochain gros défi ?

« J’aimerai intégrer l’équipe de France ! »

Après tes études, qu’aimerais-tu faire ?

« Je souhaite passer les sélections pour devenir pilote de chasse dans l’armée de l’air française. »

Pour suivre Jeanne, ça se passe ici :