Pour aider les bacheliers et étudiants à trouver leur voie, Pierre a créé OPB : une application mobile qui t’aiguille dans tes choix d’orientation. Il nous explique ses motivations et son projet :
Pourquoi est-ce que l’orientation post-bac est si compliquée ?
« Après le bac, on ne sait pas toujours bien ce qu’on veut faire et on peut avoir tendance à se rabattre sur les voies dites « classiques ». Pourtant, c’est bien 1 étudiant sur 5 qui se réoriente suite au premier semestre d’études. On ne peut jamais savoir si un parcours est fait pour nous, on ne peut que se baser sur les discours des enseignants ou sur les expériences des anciens élèves. Mais encore faut-il en connaitre ! »
Pourquoi t’es tu intéressé à cette problématique ?
« L’idée d’opb m’est venue pendant le premier confinement. Les lycéens se sont retrouvés à quelques mois de faire leurs vœux d’intégration sur Parcoursup sans les sources d’informations traditionnelles : forums, journées portes ouvertes, salons. En sachant qu’un étudiant sur trois se dit insatisfait des informations qu’il a reçues concernant son orientation, je me suis aperçu qu’il y avait vraiment quelque chose à faire pour les aider sur ce point. »
Pierre Mathieu, étudiant et créateur de l’application Opb
Quelle solution as-tu imaginé ?
« J’ai développé une application mobile, disponible sur l’AppStore et le Play Store, afin de permettre aux étudiants d’avoir un accès le plus simple possible aux informations. L’application comporte plusieurs fonctionnalités, il est par exemple possible d’estimer ses chances d’intégrer une formation en analysant les notes obtenues au lycée.
Toujours dans un souci d’efficacité et de gain de temps, cela peut être fait simplement à partir d’une photo d’un bulletin, l’application détectant alors les informations pertinentes. Mais l’essence de l’application reste dans la possibilité d’ajouter des vœux d’intégration, de pouvoir échanger avec d’anciens étudiants et aussi d’avoir une visibilité sur le parcours académique des anciens élèves de son lycée. »
En quoi est-ce qu’Opb se différencie des plateformes déjà existantes ?
« Le premier point différenciant d’opb, c’est que c’est une application mobile. Beaucoup de plateformes n’ont qu’une version web, je ne connais même aucune application mobile ressemblant à opb. A l’heure actuelle, les jeunes utilisent de plus en plus leur téléphone, il est plus confortable pour eux d’avoir accès à l’outil depuis leur écran d’accueil sans devoir se reconnecter à chaque utilisation. De plus, les utilisateurs sont directement alertés grâce aux notifications, ce qui n’est pas possible avec un site web.
Le second aspect sur lequel opb se différencie, c’est sur les données utilisées. Tous les lycées et toutes les formations de France, en Métropole ou à l’étranger, sont disponibles sur l’application. Cela n’est pas limité par la présence ou non d’utilisateurs provenant de ces établissements : qu’il y ait quelqu’un d’autre ou non d’inscrit sur l’application, il y a tout de même des informations à découvrir. Celles-ci sont issues des jeux de données publiés par le gouvernement sur leur site data.education.gouv. »
Comment as-tu mis en place ce projet à côté de tes études ?
« J’étais en année de césure lorsque j’ai débuté opb, entre ma deuxième et troisième année d’école d’ingénieur. J’avais donc tout le temps libéré par le confinement pour me mettre à élaborer mon application, à côté de mon stage.
J’ai pu ensuite continuer le projet dans le cadre de ma formation à l’ENSTA Paris, où j’ai bénéficié d’un accompagnement sur différents sujets tels que le RGPD grâce à un avocat. Cela a tout de même demandé un gros investissement personnel. Concrètement, la majeure partie de mes soirées ou de mes week-ends étaient dédiés à opb, car je n’avais pas le luxe d’être à temps plein sur le projet. »
Quelles sont les plus grosses difficultés que tu as dû surmonter ?
« Je pense que la plus grosse difficulté a été de rester motivé et impliqué pendant plus d’un an pour que le projet voit le jour. En effet, on cède vite à la tentation de repousser les choses au lendemain, de rester devant la télé ou de continuer à jouer sur son téléphone, mais il faut savoir s’imposer un rythme de travail pour que jour après jour le projet avance. Après ça ne veut pas dire qu’il ne faut jamais s’accorder de temps libre, au contraire ! Il faut juste apprendre à gérer son temps utilement. »
Quelles sont les prochaines étapes ?
« L’application est disponible depuis plus de deux mois, le but est de continuer à la rendre visible afin d’élargir la communauté et que n’importe quel étudiant puisse avoir quelqu’un à qui parler. Concrètement, la prochaine échéance est la rentrée de septembre, période où les établissements mettent en place leur stratégie d’orientation pour leurs élèves. J’ai déjà pris contact avec des lycées comme des formations pour réfléchir ensemble à la meilleure utilisation qu’il pourrait faire d’opb. »
Un mot pour les étudiants qui souhaitent aussi entreprendre ?
« Je pense que le plus important est de ne pas avoir peur de se lancer, et de commencer à travailler autour de son idée. On peut rester facilement bloqués face aux doutes des autres ou à l’apparente complexité de la tâche, mais il est impossible de prédire si une idée marchera ou pas tant qu’on n’a pas essayé ! Si on s’en donne les moyens, beaucoup de choses sont possibles. »